Préambule autobiographique ou Pourquoi il est nécessaire d’opérer un test de repérage des dyslexiques à l’entrée en seconde.
Point de départ : une expérience de terrain
Rentrée 2003 : une classe de seconde dans le Moyen Pays.
Dès les premiers devoirs de Français rendus, l’élève S. se fait remarquer par le nombre de fautes d’orthographe, à mes yeux invraisemblable, qu’il commet… Je le montre du doigt et annonce son dernier score : 143 erreurs orthographiques dans son commentaire. Je le vois se tasser sur sa chaise, et, au fil des semaines, tenter de se faire oublier, stigmatisé. Le temps passe, puis un jour, le déclic. Il y a « autre chose »… Je convoque la maman, me plaint qu’il décroche, et tout à coup lui suggère de voir un « spécialiste » et de m’informer des résultats. Quelques semaines plus tard S. est déclaré dyslexique et commence une rééducation avec une orthophoniste. Je décide de la contacter pour comprendre… La « spécialiste » devient ma formatrice et mon point de repère. En quelques mois S. s’est transformé, a repris confiance, et j’ai renoncé à compter ses fautes d’orthographe… Il finira l’année rassuré : non, il n’est pas nul ! Et il obtiendra son Bac Scientifique avec mention.
Dès lors, avec mon chef d’établissement et de son adjointe, nous décidons de mettre en place un test de repérage des DYS dès l’entrée en seconde, afin d’éviter de passer à côté de problèmes qui auraient échappé aux collègues du primaire ou du collège. Un an après nous lançons une action d’Expérimentation avec l’Académie, puis d’Innovation, article 34, afin d’aider ces élèves à besoins particuliers dont l’accompagnement fait l’objet d’un chapitre du Projet d’Etablissement. Aujourd’hui nous avons terminé notre PASIE, mais nous nous réjouissons de cette démarche qui a permis à tout l’environnement du Lycée (écoles primaires et collèges) de s’intéresser à ces élèves pour les aider à réussir.
Un test de repérage nécessaire
Effectivement arrivent en Lycée des élèves dyslexiques, dyspraxiques, dysgraphiques ... qui sont de divers types. Existent ceux qui n’ont jamais été repérés DYS, car ils sont « passés entre les mailles du filet », ayant compensé leur handicap par des compétences intellectuelles multiples. Et il y en a plus qu’on ne le pense ! Existent aussi ceux qui ont déjà été suivis par un ou des orthophonistes, au Primaire, et/ou en collège, mais qui, lassés par ces séances de travail de rééducation, ont décidé de ne plus aller chez leur orthophoniste à leur entrée au Lycée … Existent aussi ceux dont les parents voient dans la prise en compte de leur handicap un moyen d’obtenir un temps aménagé aux examens, et puis aussi ceux qui refusent que leur enfant soit considéré comme un « handicapé », préférant taire le problème… Tous les cas de figure sont possibles. Il en résulte qu’il est donc nécessaire de vérifier dès le début de l’année de seconde leurs capacités à suivre sans difficulté les cours au Lycée.
Ainsi, avec l’aide d’un orthophoniste et de divers tests existant sur les sites spécialisés, j’ai mis au point une courte dictée et un exercice de copie, permettant d’évaluer leurs difficultés. Cet exercice, précédé de questions sur leur éventuelle rééducation antérieure, est proposé dès la première heure de Français par tous les Professeurs de Lettres du Lycée. Lorsque les copies me sont remises, préalablement hiérarchisées, elles sont étudiées avec une petite équipe de volontaires pour établir une liste des élèves en difficulté. Un dernier contrôle est opéré avec l’aide de l’Infirmière du Lycée, afin de repérer ceux qui ont eu le Tiers Temps au Brevet, ceux qui ont bénéficié d’un PAI ou d’un PPS au collège, en analysant les fiches de liaison collège-lycée. C’est un lourd travail quand nous avons douze classes de seconde, mais c’est riche d’enseignement. L’Infirmière contacte les parents dont les élèves ont déjà eu un accompagnement spécifique et prévoit avec le Médecin scolaire les reconduites de ces actions ou le lancement d’un PAI au vu de documents d’orthophoniste récents. Dans cette attente est distribuée aux professeurs principaux une liste des élèves en difficulté, dont certains verront à la fin du trimestre leur demande de PAI ou PPS confirmée par le Médecin scolaire. Ainsi repérés, ces élèves pourront être mieux suivis. En effet, dans le cadre de l’Aide Individualisée, puis de l’Accompagnement Personnalisé, les Dyslexiques sont pris en charge, s’ils le désirent, dans un groupe spécifique. Ils sont réunis chaque trimestre à tous les niveaux (seconde, première et terminale) pour évaluer leurs besoins et la qualité du respect des protocoles mis en place avec les PAI et PPS. Cette organisation demande un véritable travail d’équipe, mais au cours des dernières années, malgré les changements opérés dans les équipes pédagogiques, tout a bien fonctionné. Je conseille donc vivement à chacun de prendre ses responsabilités par rapport à ces élèves à besoins particuliers qui méritent toute notre attention.
Vous trouverez ci-joint quelques exemples de ces tests orthographiques de repérage, suivis des consignes de passation donnés aux professeurs de Français.
Juillet 2012
N.B. : Je me tiens à la disposition de ceux qui voudraient me contacter pour en savoir plus :
Françoise FAVRE, Professeur de Lettres au Lycée Matisse de Vence, adresse mail : francoise.favre[arobase]ac-nice.fr
Le carnet du professeur principal : exemple de coordination menée autour d'un reférent dys
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Les actions mises en place, un exemple d'évaluation et un questionnaire distribués aux élèves.
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Plusieurs tests d'évaluation à l'entrée en lycée.
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dys_ortho_test2009_.pdf | |
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dys_ortho_test_2010.pdf | |
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dys_ortho test2011.pdf | |
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preambule_aux_tests_dorthographe_2.pdf | |
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